ESCA
Vous avez pu remarquer cette année une mortalité accrue dans nos vignes. Bien que l'Esca ait été identifié comme une cause probable, un de nos coopérateurs a fait faire une analyse biologique pour le confirmer. Et, effectivement, un des champignons impliqués (Phaemoniella chlamydospora) dans cette maladie a été retrouvé dans les sarments prélevés.
Cette maladie se caractérise par une coloration jaune puis rouge nervurée des feuilles, puis un dessèchement, puis la mort du pied. Il existe deux formes de cette maladie:
1. la forme apoplectique: comme son nom l'indique, la progression de la maladie est très rapide dans ce cas et le pied meurt en quelques semaines,
2. la forme lente: même résultat mais au bout d'un temps plus long
Cette maladie a refait son apparition dans nos vignobles suite à l'interdiction de l'arsénite de sodium qui était un traitement efficace mais au prix d'un empoisonnement des vignerons qui l'appliquaient.
Il n'existe pas de traitement connu à l'heure actuelle. Au moins deux approches curatives semblent néanmoins possibles:
- curetage: Cette technique ancestrale consiste à ouvrir la souche repérée comme malade et à retirer la partie "amadou" (bois moût atteint par la maladie) avec une petite tronçonneuse, en coupant la zone malade en “V”.
- relancer la vigueur de la vigne: cela consiste à faire en sorte que les pousses soient plus rapides que la maladie. Il faut donc "booster" la vigne avec de l'engrais et supprimer les rameaux atteints. Ceci n'est valable que pour la forme lente.
En plus de ces deux approches, une autre solution est la prophylaxie (limitation de la quantité de germes inoculée dans les vignes ou inoculum):
- identifier les pieds atteints au moment des vendanges. Les couper avant la taille et les bruler loin du vignoble.
- complanter dès que possible.
Cette approche permet de limiter la contamination par les sécateurs durant la taille, ce qui semble être le mode de contamination le plus probable.
Il est bien évident que nous ne nous risquerons pas à une recommandation de conduite dans ce forum et qu’il revient à chacun d’adopter la solution qui lui semble la plus appropriée.
Un dernier point: il y a un effet millésime dans cette maladie et nous serons peut-être moins touchés l'an prochain.
Pour aller plus loin: voir le “guide des vignobles” 2020-2021, pages 72 puis 86 et suivantes
Bien à vous,
Le Bureau